Psychopathies II
Le livre dont j'ai parlé plus bas m'a rappelé un patient que j'avais reçu au cours d'une garde.
Il m'était adressé pour "dépression nécessitant une hospitalisation".
De déprimé il n'avait pas grand chose, mais de psychopathie un peu plus.
Il me dit notamment avoir fait 30 ans de prison de façon injustifiée, pour un 'banal braquage' (sic).
Après quelques précisions, il s'agit d'un 'banal braquage avec autodéfense' (re-sic).
En fait, après avoir commis un braquage, Il est sorti de la banque, un policier l'a mis en joue, et mon patient a tué ce policier, père de trois enfants.
"Et pendant ce temps là, des criminels courent dans les rues" me dit-il, trouvant les trente ans parfaitement injustifiés.
Ces patients posent un réel problème de prise en charge.
La prison, dans ce dernier exemple, n'a servie qu’à augmenter un sentiment d'injustice qui doit être réparée.
A l'inverse, la prise en charge psychothérapeutique se heurte, souvent, au mur de l'absence de culpabilité. Les entretiens restent cependant passionnants, riches, parfois trop.
Ces "histoires faites d'histoires" sont parfois plus utiles au thérapeute qu'à son patient.
Seul le temps semble pouvoir agir, l'impulsivité diminuant peu à peu au gré des années.